S’offrir du temps pour écrire, c’est parfois bien difficile pour certaine·e·s. Souvent la raison est : je n’ai pas le temps. Je n’ai pas le temps d’écrire, parce que (cochez la case) :

• ça ne rapporte pas d’argent 
• ce n’est pas ce qu’on me demande
• j’ai plus urgent à gérer
• autre : 

Alors écrire passe souvent à la trappe… 

Pourtant, quand je décide de me donner ce temps, en dépit de toutes les raisons citées ci-dessus, je me donne de l’amour. Je me sens ensuite nourrie de ce temps choisi.

Le temps post-partum

Mon rapport au temps a totalement été bouleversé lors de la naissance de ma fille. Soudain sur le papier, je disposais d’une quantité infinie de temps puisque j’étais en congés maternité. Mais en réalité, je suffoquais. J’avais perdu LE temps qui me donne la sensation d’avoir du temps ! Je compris que pour avoir la sensation d’avoir le temps, j’avais viscéralement besoin d’avoir la possibilité de le regarder passer. D’aller à mon rythme pour décider d’agir ou de ne rien faire. De pouvoir savourer le résultat d’une activité que j’avais eu plaisir à faire. 

Depuis j’apprends à choisir le temps que je me donne. Je pense que le temps de vie dont on dispose est un trésor précieux dont on oublie encore trop souvent la valeur. Rappelons-nous : entre la naissance et la mort, nous disposons d’un certain nombre d’heures, de minutes, de secondes. Puis cela s’arrête. 

Le temps, un art de vivre 

Alors à nous de vivre comme si nous pouvions mourir demain tout en prenant notre temps comme s’il était éternel. Curieux paradoxe qui demande un savant dosage au quotidien, n’est-ce-pas ?  

J’appellerais cela l’art de vivre. Le temps et sa valeur nous invitent à inventer notre art de vivre. Et si cet art était d’accepter de nous offrir de l’inutile ? de la lenteur ? de la solitude ? de la compagnie ? de la vitesse ? du beau ? du superflu ? de l’excitant ? de l’ennui ? 

Et une question de choix

A quoi, à qui avons-nous envie de donner du temps, ce don qui implique notre présence, notre attention, notre énergie ?

Comment avons-nous envie de voir passer le temps, notre temps dans les années à venir ?

Il y a là, dans une certaine mesure, une véritable question de choix.